Notre président est intervenu à Compiègne lors d'une réunion publique organisée par la commission particulière du débat public sur la ligne TGV Roissy-Picardie. Nous publions ci-dessous son intervention.
"Bonsoir, je suis responsable de l’Association ADEROISE, Association pour le Développement de la Rivière Oise et je suis également Maire-adjoint à Creil. Monsieur le Président, je vais essayer d’être court, je l’ai été la dernière fois à Creil, je vais essayer d’être encore plus court.
Bien évidemment, nous sommes tout à fait favorables au projet de liaison à grande vitesse Picardie-Roissy pour toutes les raisons qui ont été évoquées et tous les arguments pertinents qui ont été apportés ce soir.
Je voudrais cependant attirer l’attention de l’assemblée sur une question qui nous semble importante, c’est que ce désenclavement, bien sûr, doit profiter au développement économique, à la création d’activités et à l’emploi.
Dans cette perspective, il nous semble important de rapprocher la réflexion sur le développement notamment du canal Seine-Nord, qui va être une infrastructure extrêmement importante pour notre région. Et je crois qu’il faut que nous réfléchissions justement à la mise en cohérence des différentes infrastructures.
Cela permettra très certainement de développer, de façon considérable, nous l’espérons, le Sud de l’Oise et notamment le bassin creillois en termes d’investissement, investissement industriel, investissement économique. Et c’est la raison pour laquelle, mais je le répète, nous sommes tout à fait favorables à cette liaison Picardie-Roissy. Mais je voudrais également attirer l’attention de l’assemblée sur le fait qu’aujourd’hui, nous devons aussi penser à l’avenir de Roissy-Charles-de-Gaulle. On parle du développement, qui est indéniable, de la plate-forme Roissy-Charles-de-Gaulle. Mais est-ce qu’il n’y aura pas, à terme, un problème de saturation, un problème à la fois de saturation en termes d’espace, mais aussi en terme environnemental, en terme écologique ? Il faut qu’on s’y interroge. Et par rapport, je dirais, à l’expansion considérable que va prendre le transport aérien en Europe, dans le monde et en Europe, il me semble tout à fait pertinent que nous réfléchissions à la proposition qui avait été faite, il y a encore quelques années, du troisième aéroport international.
Je regrette que la Région Picardie ne se fasse pas entendre sur cette question, voire même, semblerait-il, ait abandonné la bataille pour ce projet. Le troisième aéroport international, qui pourrait se situer à Chaulnes, non loin justement du passage du futur canal Seine-Nord, et non loin, bien sûr, de la Gare TGV Picardie. Je crois que, là, il y a des synergies, effectivement, à entreprendre.
Juste un dernier point, vous voyez, je suis très court, Monsieur le Président. Juste un dernier point, en ce qui concerne Creil, nous avons un atout important, c’est, je dirais, son histoire en termes de ferroviaire. Et nous avons, à Creil, ce que nous appelons « Le Petit Thérain », qui est une gare… Les gens de RFF, les responsables de RFF connaissent très bien Le Petit Thérain, qui est une gare à la fois de triage et de lancement des trains, qui peut être une opportunité très importante pour le fret. Je pense qu’il faut que nous intégrions dans notre réflexion cette question du Petit Thérain d’autant qu’il existe, on a évoqué tout à l’heure le nom du député Paternotte, député UMP du Val-d’Oise qui a un projet qui s’appelle « Carex », Cargo express, qui consiste à faire transporter les marchandises par le TGV. Je crois qu’il faut se pencher sur cette question et, là, je lance aussi un appel à la Région Picarde pour que nous réfléchissions ensemble avec l’Ile-de-France, avec d’autres partenaires à pouvoir mettre les marchandises sur le TGV. Aujourd’hui, vous avez des marchandises qui traversent l’Atlantique en 6 heures et qui prennent 12 heures voire 20 heures pour traverser la France, c’est quand même un paradoxe. Donc, là, nous avons vraiment des atouts, ici, dans le Sud de l’Oise et à Creil, je suis fier de ma ville et j’en parle parce qu’il y a des choses qui sont dans cette ville qu’il faut pouvoir défendre, qu’il faut pouvoir exploiter. Voyez-vous Monsieur le Président, je vais m’arrêter mais je crois que c’est dans ce sens-là qu’il faut aussi engager notre réflexion. Je vous remercie !"
(Applaudissements)